L’extrême droite, les réseaux sociaux et l’écologie
On dit que les réseaux sociaux amplifient les idées. L’extrême droite est sur-valorisée sur twitter et sans doute sur les autres réseaux, puisqu’on parle « des » réseaux sociaux. Ils sont démesurément repris par les journalistes. S’en rendent-ils compte ? Qu’ils sont l’amplificateur de cette caisse de résonnance. Les féministes aussi sont sur-représentées, mais leurs idées ne sont pas reprises par les journalistes, ou si peu, si mal. C’est un moindre sujet. Ou bien c’est que les journalistes n’écrivent pas sur les sujets féministes, ne tremblent pas ou n’exultent pas de leur arrivée au pouvoir. Ils préfèrent exhulter sur la possible arrivée de Glücksmann au pouvoir.
Jancovici a tenté de faire de l’éducation écologique et pro-nucléaire au passage, mais j’imagine qu’il faut bien manger, et manger bien dans ce cas précis, une éducations pour les « décideurs » et les journalistes et à travers différents médias. Ça marche super bien, mais pourtant cela ne perce pas politiquement. Il n’y a pas de ponts entre lui et les Verts. Faudrait-il en créer au nom de la classe écologique ? Ou bien cette classe n’existe-t-elle vraiment pas, ou ne devrait pas exister. L’écologie sans lutte des classe, c’est du jardinage. Moi j’aime bien le jardinage, comme Levantate. C’est aussi vecteur de changement, dans une moindre mesure.
Des chercheurs et chercheuses creusent des sujets. Mais on n’a pas le temps de tout lire, digérer. Comment communiquer nos idées ? Il y a différentes couches. On parle entre ami⋅e⋅es, on débat : c’est un échange d’idées direct, très fort pour convaincre. On lit des réseaux sociaux, on regarde les titres des infos : ce sont des idées sous-jacentes, pas très précises, maix comme un tapis d’opinion.
Il y a sans doute des chercheureuses en communication, en médias, qui ont étudié ces différentes strates et qui travaillent sur la communication des idées entre humains. Mais je ne sais pas comment ils travaillent, on n’en entend pas beaucoup parler.
Parfois, il y a une vulgarisation qui marche très bien, comme « Sapiens : Une brève histoire de l’humanité » de Harari, ou les BDs d’Emma. Et des concepts diffusent mieux dans la société, des concepts complexes : la charge mentale, la fenêtre d’overton.
Pour l’écologie, on en est juste à dire des faits scientifiques sur les réseaux sociaux. Mais quelles actions ?
Il faut agir. Ce qui a marché en 2020, n’est-ce-pas les coquelicots ? Et les marches pour le climat ?
Les Écologistes se basent sur les élections, mais il manque l’action, les pressions populaires. Le parti ne peut pas faire ça, comme le faisait le PCF avec d’autres structures peut-être, et c’est tant mieux.
Mais comment coordonner ? Quelles actions nous permettrons de rallier le peuple de l’écologie, terme que je préfère à la classe écologique ? Bruno Latour proposait de commencer par lister les propositions écologiques. Les épiceries coopératives me semblent plus efficaces, et plus porteuses de sens que le ramassage des déchets.
À chaque fois, les grands mouvements ne sont-ils pas venus d’initiatives individuelles ? Les coquelicots et Nicolino, Jancovici et le nucléaire accompagné de la sobriété (pour la sobriété, il y a quand même moins d’echo que pour le nucléaire). La démocratie suffirait-elle ? Amener tout un groupe par des valeurs de coopération. L’expérience de Quitterie de Villepin semble pourtant dire le contraire.
Il faut des actions qui trouvent echo dans chaque ville, que l’on peut reproduire. Des actions qui portent les valeurs de l’écologie, du partage, sans exhonérer les pouvoirs publics.
Les transports, les services publics ? Il faut surtout transporter les publics, la population, les écologistes.
Comment toucher par exemple les livreurs über, les nouveaux prolétaires ? Toutes ces personne qui ne peuvent pas se syndiquer, qui s’auto-exploitent, auto-entrepreneurs, artistes, über. Car on veut s’en sortir, et éviter la hiérarchie, les contraintes, trouver du sens. Ce que ne permet pas l’entreprise aujourd’hui. Alors mieux vaut parfois s’auto-exploiter, parce que le reste est pire.
Même les SCOP, même les associations. Comment concilier le fait de connaitre des copains copines qui ne donnent pas de bonnes conditions de travail ? Si j’arrive à trouver comment résoudre ce problème (insoluble), peut-être arriverais-je à sauver le monde.
Syndicats ? Grèves ? Services numériques anonymisés ? Dialogues ? Peut-être avec des médiateurices obligatoires ? Une mission de l’inspection du travail ?
Alors, lutte des classes, peut-être, mais surtout avec de l’écologie.