Le Nouveau Front Populaire et l’écologie

Alors que la France tremblait d’un gouvernement fasciste avec le Rassemblement National aux portes du pouvoir, la gauche et les écologistes se sont réunis et sont arrivés en tête de cette élection législative suprise du 7 juillet 2024.
Mais deux ans après la classe écologique théorisée par Bruno Latour et Nikolaj Schultz, l’écologie a été la grande absente des thèmes de campagne.

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Certes, la campagne éclair est une explication. Deux jours pour s’accorder avec les ancien⋅nes de la Nupes, une semaine pour acter programme et candidatures, deux semaines de campagne. Il fallait que tout soit prêt. Et en terme de communication pour mettre en avant des mesures phares, les écologistes ont encore beaucoup à faire.

Les mesures écologistes sont plurielles, il n’y a pas de grands projets structurants. C’est ce qu’ont vécu également les grandes villes conquises par des maires écologistes : il n’y a pas de grandes inaugurations, mais beaucoup de petits projets, qui ne parleront pas pareil à tout le monde. La suppression de la publicité en ville par exemple, est un acte important et qui s’attaque aux bases de la surconsommation, mais elle ne parle pas concrètement aux personnes pour qui le quotidienest difficile.

Et pourtant, l’enjeu climatique est de plus en plus prégnant. L’exception météorologique de la France, avec un printemps et un début d’été pluvieux et frais, nous a fait occulté que le mois de juin 2024 a été le plus chaud jamais enregistré. L’inde a connu des températures à 50°C, et des travailleurs littéralement sont morts de chaud : est-ce qu’on s’en rend compte ? Aux États-Unis, on arrose des ponts pour éviter que l’acier se dilate. Les conséquences du réchauffement climatique sont là, et sont coûteuses en vie humaine, et accessoirement en argent.

Certes, réduire nos émissions ne changera pas ce que nous vivons aujourd’hui, ni les dix prochaines années. Mais nous pourrions arrêter l’escalade de la catastrophe, et nous protéger, apprendre à s’entre-aider et vivre les uns avec les autres. C’est notre humanité qui est en jeu.

une classe écologique, vraiment ?

En 2022, Bruno Latour parlait d’une classe écologique à construire, un nouveau paradigme pour structurer les luttes sociales et la pensée politique du pays. Aujourd’hui, cette idée est-elle encore valable ? La gauche sans écologie ne peut pas marcher, et l’écologie sans la gauche n’est pas assez forte. Mais plutôt que penser l’écologie comme la nouvelle pensée qui remplacerait le marxisme, le communisme et le socialisme, il faut penser l’écologie comme pivot et lien entre les différentes nuances de gauche. Comme Marine Tondelier l’a fait lors de la construction du Nouveau Front Populaire.. Ou Marie-Christine Blandin l’avait fait en 1992. Première femme présidente de région, première écologiste présidente de région, son élection a été dû au fait que dans la majorité de gauche, aucune force majoritaire ne se dégageait.

L’écologie n’est peut-être pas majoritaire, mais elle est centrale au sein de la gauche.

Il faut trouver comment présenter ce programme pour qu’il soit une réponse aux personnes qui se sentent les plus abandonnées par l’État et qui trouvent une réponse avec le Rassemblement National. On dit que la classe ouvrière se tourne vers le RN, mais c’est parce que la gauche l’a abandonnée.

Le rôle des médias détenus par un milliardaire d’extrême-droite, Bolloré, est également déterminant, en orientant éhontément ses contenus pour manipuler l’opinion. Et le drame, c’est qu’un certain nombre de politiques s’y engouffrent. L’extrême droite ne fait plus honte, et c’est bien dommage. La droite ne sait plus ce qu’est la République. Et pour le cacher, elle accuse la gauche de ne pas être républicaine.

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