Préface d’Amouricide de Sandrine Bélier

Amouricide, aux éditions Motamo, est sorti en 2004, puis a eu un retirage en 2013. Sandrine Bélier, alors députée européenne, inscrit ce texte après le 25 novembre 2012, journée contre les violences faites aux femmes, alors qu’un plan global contre les violences faites aux femmes est annoncé, à une période où la notion de pervers narcissique commence à être connue plus largement.

Temps de lecture estimé : 2 mn

Lorsque j’ai connu Sandrine Bélier au sein d’Europe Écologie Les Verts, c’était pour ses engagements sur les libertés numériques. Ce n’est qu’ensuite qu’elle m’a parlé de ses convictions féministes. Sandrine me connaissait en tant que responsable de la commission thématique féminisme d’Europe Écologie Les Verts. Et je lui ai parlé de mes engagements sur les logiciels libres. Sans doute étions-nous faites pour nous rencontrer mais je ne pensais pas qu’elle me ferait l’honneur de préfacer cette nouvelle.
Cette histoire, je l’ai lue, j’avoue, comme si j’allais à un rendez-vous convenu d’avance. Pourtant, au fil des lignes, j’ai été surprise, décontenancée, déstabilisée, gênée. M’étais-je trompée ? Était-ce vraiment cela le sujet de ce livre ? J’ai pensé que non, puis peut-être, et oui, finalement. Pour ce sujet, particulièrement, rien n’est évident, rien ne s’explique facilement - et l’ambiance de ce récit reflète tout à fait cette réalité.
Pour pouvoir lutter contre cela, le dénoncer et le combattre, il faut d’abord mettre des mots sur ce qui est. Comme beaucoup de luttes féministes qui concernent les femmes et les hommes, cette réalité est particulièrement niée, dénigrée.
« Comment serait-ce possible ? - Pourquoi cette femme se laisserait faire ? - Pourquoi elle ne part pas ? - D’autres encore, on comprendrait, mais elle, elle a du caractère. - Elle doit le vouloir, ou l’aimer, ou... »
Rien de tout cela. Nous ne savions pas pourquoi, mais aujourd’hui, Sandrine met des morts sur cette violence méconnue.
Les violences psychologiques.
Parmi les violences faites aux femmes, celles recensées habituellement pour la journée du 25 novembre, celles-ci sont souvent oubliées, perçues peut-être comme secondaires, insignifiantes face aux coups physiques, voire décridibilisant les autres facettes des violences sexistes.
Et pourtant, les violences psychologiques peuvent détruire une personne, mener aux violences physiques jusqu’à l’extrême, jusqu’au drame final.
C’est dans cette direction que nous mène Sandrine Bélier. Tout son talent est de nous faire plonger au plus bas des turpitudes humaines, puis de nous en extirper jusqu’à la surface, et même un peu plus haut, quand finalement la vie continue.

On tourne la dernière page en ayant le sentiment d’avoir regardé au fond d’une âme.

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