Référendum Nouvelle Calédonie

Le week-end dernier, lors du salon d’Amnesty International, j’ai eu le plaisir de croiser Bruno Lahaye avec qui nous avons parlé du référendum kanak.

Temps de lecture estimé : 2 mn

On en entend peu parler en métropole, et c’est pourtant un vote historique, que Macron est en train de gâcher.
Il a été demandé un report du vote, au vu de la situation sanitaire. Quel mépris de Lecornu quand il dit « dans une démocratie, les élections se tiennent à l’heure dite » ! il a déjà oublié le 2e tour de l’élection municipale en 2020 ?

Il y a de nombreux morts sur place, et le travail de deuil doit se faire. Le deuil est un moment essentiel de la société kanak. Il n’a pas été bien fait en Métropole, nous devrions plutôt nous inspirer des coutumes des peuples premiers plutôt que de passer en force, comme le gouvernement français en a pris l’habitude.


Lors du conseil fédéral d’EELV, j’ai fais une intervention à ce sujet lors du débat de politique générale. Voici mes notes :

Référendum kanak, en Nouvelle Calédonie, le 12 décembre

On en entend peu parler en métropole, et c’est pourtant un vote historique, que Macron est en train de gâcher.

Rappel :

dernier référendum sur les 3 prévus par les accords de Nouméa

Le 1er en 2018 : 81 % de participation, et 43 % pour l’indépendance

Le 2e en 2020 : 86 % de participation, et 47 % pour l’indépendance

L’enjeu est de faire participer la population kanak pour leur auto-détermination. Les indépendantistes comptaient sur une victoire, mais l’arrivée du Covid et des mesures de restriction ont fortement impacté la campagne.

Le coup de grâce a été un pic Covid avec une mortalité importante : plus de 260 personnes décédées, dont 60 % sont kanaks.

Il faut savoir que chez les peuples kanaks, le deuil est un moment social fondamental, à côté de la naissance et du mariage. C’est pendant ces moments de la vie coutumière kanak que s’échangent les monnaies traditionnelles et que les liens familiaux sont tissés.

Tant qu’il y a des restrictions dans les rassemblements, les morts ne sont pas enterrés correctement et devront être « ré-enterrés ». En effet, les familles mettent habituellement elles-mêmes la terre sur le cercueil, alors qu’avec le contexte sanitaire, ce sont des machines qui mettent les cercueils en terre.

C’est donc dans ce contexte qu’il y a eu une demande de reporter le référendum, qui aura lieu la semaine prochaine.

Mais la réponse est empreinte de mépris et de colonialisme. Je cite Lecornu, secrétaire d’État aux outre-mers : « dans une démocratie, les élections se tiennent à l’heure dite ». Parce que les kanaks ne sauraient pas ce qu’est une démocratie ? Et puis… Il a déjà oublié le 2e tour de l’élection municipale en 2020 ?

Plutôt que de traiter avec mépris ce moment social, nous ferions mieux de nous en inspirer en Métropole, car les deuils depuis mars 2020 n’ont pas été considérés correctement par notre société.

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