Militer chez les Verts - Vanessa Jérôme
Lire Militer chez les Verts de Vanessa Jérôme, c’est un peu lire une histoire familiale. Je suis baignée depuis tellement longtemps chez les Verts !
Et ce livre, bien qu’issu d’une thèse écrite il y a quelques années, a été mis à jour jusqu’aux derniers mois avant la parution, ce qui en fait un ouvrage très actuel.
Dans le cadre d’un historique, on trouve par exemple les différents types d’adhérentes :
Mais toute l’histoire du parti est très intéressante, surtout pour savoir où on va dans cette période où l’écologie est enfin aux portes du pouvoir ! Au moins, en a l’image, après avoir longtemps été vus comme des hurluberlus...
Puis les héritages familiaux, et pourquoi on s’engage dans ce parti politique si particulier, issu de luttes environnementales marginales, tout autant que ses luttes phares : féminisme, pacifisme, désobéissance civile...
C’est vrai ça, pourquoi s’engager dans ce genre de parti qui ne cherchait pas tant que ça à accéder au pouvoir, mais simplement exercer un contre-pouvoir ? Un parti qui existe pour ses idées, où à sa création l’idée de pouvoir prendre la tête des exécutifs semblait impossible !
Le livre poursuit ensuite sur la militance en interne, les stratégies internes ou externes,les élections...
Un passage intéressant sur nos courants internes, nos motions, nos tendances, qui permet de les distinguer. Un passage à creuser pour les expliquer aux adhérentes. D’après Vanessa Jérôme, il s’agit des mêmes principes de division que dans le reste du monde partisan (mais comme les Verts ont toujours été mon seul engagement politique, je ne le savais pas !).
- La sensibilité écologiste des militants au regard de l’importance accordée aux questions environnementales ou aux questions sociales
- partir aux élections en autonomie ou privilégier les alliances avec d’autres formations politiques
- la nature et l’ampleur des compromis possibles pour participer à des exécutifs
Sur comment et pourquoi nous avons si peu de « professionnels de la politique » dans nos rangs. Non pas coupeurs de têtes, comme certains aiment le caricaturer (et en interne, souvent pour défendre ses propres troupes !), mais un rapport qui se veut différent au pouvoir, faire de la politique autrement, garder les pieds dans les luttes de terrain.
Oui, mais ne faut-il pas aussi avoir des personnes qui connaissent bien le milieu politique ?
D’après Vanessa Jérôme, nous nous arrêtons souvent en tant que « semi-professionnels » de la politique : à mi-chemin entre des mandats nationaux et une carrière entière chez les Verts. Une position difficile, car demandant beaucoup d’investissement, mais dont la reconnaissance n’est pas forcément à la hauteur de ce qui a été donné au parti.
Le livre conclut sur la transmission et les Jeunes Écologistes d’aujourd’hui. C’est émouvant de voir sur le papier des périodes où j’y étais moi-même, dans le Bureau Exécutif. Nous avions une belle équipe, et avions fait un sacré travail collectif, même si ce sont seulement les deux co-secrétaires fédéraux qui sont citées... Comme quoi, pour laisser des traces, il faut vraiment être chef !
Et cette photo de couverture, elle est juste parfaite...
