Ou plutôt c’est lui qui m’a attrapé. Il est arrivé classiquement, par la collégienne qui habite la maison. On ne s’est pas méfié au début, on pensait que c’était juste un rhume qu’elle nous avait passé. Mais alors qu’elle-même était rétablie au bout de deux jours, nous avons été touché un peu plus durement.

Oh, pas trop durement quand même. Juste quelques courbatures et fièvre les deux premiers jours, puis une semaine de nez qui coule et de fatigue. Il était bien mon covid, finalement. Juste assez pour me dire stop, mais pas si fort qu’il m’aurait fait regretter d’être malade.

Un virus tellement bien adapté à notre société, un virus qui nous oblige à ralentir.

Bon, évidemment, ça tombait mal : je n’ai pas pu aller à la marche pour les droits des femmes, le 8 mars, ni intervenir auprès de l’association qui m’avait sollicitée. Je n’ai pas pu aller à la marche pour le climat, et j’ai dû annuler toute une série de répétition de musique, prévue de longue date.

À la place, je suis restée chez moi. J’ai lu, je n’ai pas fais ce que je me sentais obligée de faire et que je prenais comme une corvée. J’ai pris mon temps, et personne ne m’en blâmait, au contraire. « Prends soin de toi », « repose toi ». Quelle douce musique.

Il était bien, mon covid.