Réaction suite au premier tour de l’élection présidentielle
Je suis aujourd’hui triste et j’ai un goût amer après ce résultat décevant pour tout le monde du premier tour de la présidentielle : Yannick Jadot n’a pas atteint 5%, mais Jean-Luc Mélenchon ne s’est quand même pas qualifié pour le second tour.
Ce n’est pas une surprise pour moi : j’étais déjà persuadée que cela n’arriverait pas, je suis donc moins déçue que d’autres qui croyaient à la présence de la gauche au deuxième tour.
Mais ce qui m’attriste le plus, ce sont les insultes et attaques venues de la gauche, me présentant, moi et toutes les personnes ayant préféré voter selon leurs convictions, comme responsable de cet échec.
Les analyses aujourd’hui sont compliquées, tant l’émotion est forte.
Cependant, je dirais que cet échec est un échec collectif de l’ensemble des partis :
- Yannick Jadot pour ne pas avoir su tendre la main vers l’ensemble des écologistes, dont la frange de l’écologie radicale qui se sentaient représentée par Sandrine Rousseau, mais également de ne pas avoir su s’ouvrir vers la primaire populaire puis Christiane Taubira.
- La France Insoumise a sa part de responsabilité en ayant voulu faire cavalier seul, hors des autres partis, tout en accusant les militantẹs des autres partis de ne pas voter pour lui.
- Le Parti Socialiste a voulu continuer à se positionner comme pivot au sein de la gauche, hors toute réalité.
Est-ce que le Pôle Écologiste aurait dû se retirer la dernière semaine, pour laisser une chance à Mélenchon ? C’est ce que pense Tristan Riom, mais je ne suis pas sûre de le rejoindre.
C’est bien sûr plus facile à dire après les résultats, mais certains ou beaucoup de l’électorat de Yannick Jadot n’auraient tout de même pas voté pour Jean-Luc Mélenchon.
Il y a surtout une grande responsabilité des partis politiques face à l’abstention. Nous en parlons à chaque élection, et encore plus depuis deux ans. Quand allons-nous comprendre que ce sont ces personnes qui ne votent pas ou plus qu’il faut aller chercher ?
Ce sont 12 824 135 personnes qui ne se sont pas exprimées. Pour certaines, c’est un choix revendiqué. Pour d’autres, des erreurs d’inscription, des problèmes de procuration, voire des empêchements de dernière minute.
Mais dans la grande majorité, ce sont des personnes que nous n’avons pas su convaincre d’aller voter : Ni EELV, ni le PS... Ni la France Insoumise.
Quand allons-nous enfin construire ce grand rassemblement des forces écologistes de gauche ? Mon espoir est que la première étape se construise pour le troisième tour des présidentielles : les élections législatives.
Alors, amies insoumises, ce lendemain est tragique, mais cherchons ensemble comment installer durablement l’écologie de gauche en France.