« N’ayez crainte »

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Je suis descendue dans la rue, et alors que je partais à droite, j’entends des cris sur ma gauche.
Un jeune homme criait sur une petite mamie. Comme je suis un peu inconsciente, et que j’ai une âme de preuse chevalière, je m’approche de la dame en détresse. Lui n’a visiblement pas toute sa tête, lance des propos incohérents et répétitifs : « ils sont même pas français », « je suis propre moi » et autres trucs que je n’ai pas compris. Alors que je m’approche, il continue ses propos vers moi, et j’essaye de faire un signe genre « allez-y, je reste avec lui ».

Mais elle ne part pas, écoute patiemment, l’enjoint à se calmer. Dès qu’elle dit « calmez-vous » il repart de plus belle, dit qu’il va se tirer une balle, ça monte encore un peu, alors on commence à partir ensemble, à marcher vers notre destination « vous allez par là ? Moi aussi ». Lui nous suit un peu, puis finit par prendre son chemin. La dame dit un dernier gentil petit mot « attention en traversant » puis nous continuons notre chemin.

Je lui ai pris son bras pendant que nous marchions, elle me dit qu’elle en a vu, des gens comme ça, quand elle était bénévole au secours populaire. Que le pauvre, il n’a sans doute pas pris ses médicaments. Puis elle me dit qu’elle va chez son kiné, qu’elle a son appartement à Saint-Nazaire, qu’avant elle était à Pornichet.

La conversation se prolonge au rythme de ses pas, j’essaye de ne pas aller trop vite.
Et alors que nos chemins se séparent, elle me tapote la main « N’ayez crainte, mademoiselle ». Qui a rassuré qui, en fait ?

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